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Collecte des encombrants le 17 avril

Vague bleue

M. l’Abbé Nicolas Pietkin

Né à Malmedy le 6 décembre 1849, il entreprend des études de philosophie et de théologie à Bonn et est ordonné prêtre à Cologne le 24 août 1875.

Ardent défenseur de la latinité, il ne supporte pas les contraintes linguistiques imposées à l’avènement de Bismarck dès 1862. Le français cesse d’être considéré comme langue officielle. En 1876, l’allemand est la seule langue admise sur le plan administratif. Les domaines scolaires et religieux subiront rapidement la même contrainte, poussant le jeune prêtre malmédien à l’exil.
En 1879, Mgr Merchers, évêque d’Aix-la-Chapelle, le prie de seconder l’abbé Degotte, curé octogénaire et impotent de Sourbrodt. A la mort de ce dernier en 1881, il reste en place. S’opposant au Kulturkampf, il n’hésite pas à s’adresser en wallon à ses paroissiens. Il refuse d’utiliser le catéchisme préconisé par l’Etat prussien, utilisant le catéchisme de l’évêché de Liège. Le catéchisme sera aussi pour lui l’occasion de donner des leçons de français aux jeunes qui en sont désormais dépourvus à l’école. Mais il reste toutefois le prêtre de tous. S’il combat le Kulturkampf à cause de ses implications linguistiques et religieuses, il reste « fidèle à l’empereur ». Sa lutte pour le français allait de pair avec le respect de sa patrie allemande.
Mais à côté de cette lutte pour la sauvegarde de notre culture, il réalise des travaux scientifiques en philosophie chrétienne et en linguistique.

On retiendra son  » Orthographe du wallon malmédien  » et sa collaboration avec Jean Haust dans des recherches linguistiques et lexicologiques. Musicologue, on lui doit quelques cantiques. Poète à ses heures, il sera l’auteur du célèbre « Todis Wallons ». Fagnard et botaniste, il étudie et applique les vertus curatives des plantes locales et fera analyser les eaux ferrugineuses du pouhon qui porte aujourd’hui son nom.

C’est également lui qui remettra en honneur le culte de Saint Wendelin lorsque le 28 décembre 1896, Mgr Korum, évêque de Trèves, dotera l’église de Sourbrodt d’importantes reliques du saint.
En 1914, lorsque la guerre éclate, il est arrêté de manière assez brutale le 10 août et gardé comme otage pendant quatre jours à l’hôtel « Deutsches Haus » de Sourbrodt. Déçu et empreint de pessimisme, souffrant d’une hernie, il restera à Sourbrodt durant la guerre, s’efforçant d’apporter un secours chrétien aux familles éprouvées quel que soit leur bord linguistique.
Le 24 août 1920, il est décoré de la Médaille de l’Ordre de la Couronne par le général Michel. Mais en décembre, il entre en clinique à Malmedy et meurt le 9 janvier 1921. Une foule considérable lui fera des funérailles impressionnantes. Le 3 octobre 1926, à la suite d’une souscription publique, on inaugura le premier monument Pietkin à Sourbrodt.